définitions, transgenre, transition

Idées reçues sur la transidentité et les transitions : démêler le vrai du faux

Beaucoup d’idées reçues perdurent encore à propos des identités trans et des transitions. Certaines recèlent un fond de vérité, et d’autres sont complètement fausses !
Cet article reprend plusieurs idées reçues courantes sur la transidentité et précisent ce qu’il en est réellement. Il sera complété au fur et à mesure – n’hésitez pas à suggérer des idées en commentaire !

Prendre de la testostérone arrête les règles/rend stérile – Vrai et Faux

En fait, cela dépend des gens. La plupart du temps, prendre de la testostérone permet en effet de ne plus avoir ses règles. Mais cela peut prendre plusieurs mois, et parfois les règles peuvent revenir ponctuellement. Pour ce qui est de la stérilité, être hormoné ne permet pas d’être certain à 100% qu’une grossesse est impossible – il faut donc continuer à être vigilant sur ce plan-là. Par ailleurs, certaines personnes transmasculines portent leur enfant biologique même après des années sous testostérone (en arrêtant l’hormonothérapie pendant la grossesse cependant).

La testostérone permet de grandir – Globalement faux

Il est possible, si l’on n’a pas fini sa croissance, que commencer à prendre la testostérone permette de gagner un demi-centimètre ou un centimètre. Cependant, ce sont des cas qui restent assez rares, et notamment en France où il est encore peu courant de prendre un traitement hormonal avant la fin de sa croissance.

Les seins produisent des hormones – Faux

C’est une rumeur qui s’est beaucoup répandue dernièrement dans les milieux trans anglophones, en raison d’un post Tumblr qui affirmait qu’avoir un épisode de déprime (voire dépression) après une mammectomie était normale, qu’il s’agissait d’une chute d’hormones car les seins en produisaient. Cela est faux. On peut bien sûr traverser des moments difficiles après une mammectomie, c’est une opération qui reste lourde et certaines personnes supportent mal l’anesthésie. Il y a aussi le fait de se rendre compte que c’est un changement irréversible, la fatigue, la douleur, la convalescence. En aucun cas cela ne sera lié d’un point de vue hormonal à l’ablation de la poitrine. Celle-ci contient de la graisse et des glandes mammaires, qui peuvent produire du lait mais pas des hormones.

Les personnes trans savent qu’elles sont trans depuis l’enfance – Vrai et Faux

Cela dépend de chacun ! Certaines personnes trans correspondent à l’image habituelle que la société se fait de la transidentité, c’est-à-dire qu’elles ont toujours su qu’elles n’étaient pas de leur genre assigné, voire s’identifiaient dès leur jeune âge au genre « opposé ». Mais il est aussi très courant que l’on ne se rende compte de sa transidentité que bien plus tard : adolescence, vingtaine, soixantaine, il n’y a pas de règles à suivre. Dans la société actuelle, qui laisse peu de place à l’exploration de son genre et a même tendance à punir toute déviation à la norme en ce domaine, il est difficile de se rendre compte de sa propre transidentité. De plus, le fait de perpétuer une image stéréotypée des personnes trans rend parfois très difficile de s’identifier à leur expérience. Le fait même de penser qu’une personne trans en est forcément consciente depuis son plus jeune âge peut donner l’impression qu’il est trop tard, que l’on n’est pas vraiment trans, etc. Cela est faux, il est possible de faire un coming-out ou une transition à tout âge, même si ce n’est pas toujours facile.

Il faut avoir une ALD pour être remboursé.e des hormones – Faux

Avoir une ALD, ou Affection de Longue Durée (à réaliser avec son médecin traitant) permet d’être remboursé à 100% des traitements hormonaux de substitution, c’est-à-dire qu’on ne paye pas le ticket modérateur, qui est la petite partie du prix qui reste à notre charge après remboursement de la sécurité sociale. Cependant, il n’y a aucune obligation d’avoir une ALD pour accéder à un traitement hormonal. Si l’on n’a pas d’ALD, la part non remboursée par l’assurance reste à la charge du patient, ou est couvert par sa mutuelle/complémentaire santé. Si on bénéficie de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), il n’est pas non plus nécessaire d’avoir une ALD pour être intégralement remboursé.e.
(Pour le remboursement de la mammectomie, voir cet article)

Les personnes trans ont forcément de la dysphorie – Faux

La dysphorie de genre est un terme utilisé par le DSM (manuel américain qui recense et classe des « troubles psychiatriques ») et se définit comme une souffrance, soit physique soit sociale, liée à une inadéquation entre son identité de genre et son genre assigné ou perçu. De nombreuses personnes trans ressentent de la dysphorie, mais ce n’est absolument pas le cas de toutes. On peut aussi ressentir de la dysphorie sociale (être appelé.e par le mauvais prénom) mais pas physique, ou le contraire. On peut être dysphorique de certaines parties de son corps sans pour autant souhaiter un « corps cis ».
Aujourd’hui, en France, avoir une attestation de psychiatre certifiant que l’on a de la dysphorie reste souvent obligatoire pour avoir accès à une transition médicale voire sociale. Pourtant, ce n’est pas un impératif des identités trans.

Pour faire une transition, il faut obtenir un statut handicapé – Faux

C’est tout simplement faux, et il n’y a pas beaucoup plus à dire sur ce point ! Il faut parfois passer par de nombreuses étapes pour accéder à une transition physique ou sociale, mais il n’est pas nécessaire d’obtenir un statut adulte handicapé.


Si vous appréciez mon travail et que vous voulez m’aider à financer ma transition, vous pouvez faire un don à ma collecte pour financer ma mammectomie. C’est ici : le pot commun 

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