définitions

Mythes et réalité autour de la dysphorie de genre

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Le terme « dysphorie de genre » désigne l’anxiété, la détresse ou la souffrance ressentie par certaines personnes trans en raison de l’inadéquation entre leur genre assigné à la naissance ou perçu socialement, et leur genre réel. Cette dysphorie peut être sociale, par exemple si quelqu’un utilise les mauvais pronoms ou le mauvais prénom. Elle peut aussi être physique. Le terme est de plus en plus connu aujourd’hui, mais l’augmentation de sa fréquence d’utilisation s’accompagne parfois d’idées reçues et de clichés.

Voici quelques clichés parmi les plus fréquents, et quelques éléments de réponse pour chaque !

1. Etre dysphorique, c’est se sentir « enfermé dans le mauvais corps »

Si certaines personnes trans peuvent en effet avoir ce ressenti, il ne s’agit pas d’une généralité qu’on peut appliquer à l’ensembles des personnes trans ! Ce cliché suggère par ailleurs souvent qu’une personne trans devrait vouloir « les attributs du genre opposé » (oubliant par ailleurs les genres non-binaires). Par exemple, une femme trans va forcément désirer une opération génitale, un homme trans va forcément détester sa poitrine. En réalité, il n’y a pas de règles ou de vérité universelle concernant la dysphorie, et on pourra être dysphorique de certaines parties de son corps et pas d’autres, ou dans certaines situations sociales et pas d’autres.

2. La dysphorie est une expérience trans universelle

Il est souvent supposé – voire affirmé – qu’une personne trans doit haïr son corps, donc être dysphorique, pour être « vraiment trans ». Dans les faits, toutes les personnes trans n’ont pas la même expérience de la dysphorie, et tout le monde n’a pas forcément de dysphorie physique ou sociale. Etre trans, c’est avoir un genre différent de celui qu’on nous a assigné à la naissance. Il n’est pas nécessaire d’ajouter un critère de dysphorie ! Bien sûr, c’était l’approche privilégiée par le milieu médical, et d’ailleurs cela l’est toujours, avec un discours très pathologisant et psychiatrisant. Mais autant éviter de reproduire ce discours, d’autant plus au sein de la communauté trans, non ?

3. Pour régler la dysphorie, il suffit juste d’aimer son corps !

Même si le mouvement body positive, qui appelle à aimer son corps et à l’accepter tel qu’il est en se libérant des normes de beauté actuelles, a aidé des centaines de personnes dans le monde, il ne suffit pas à lui seul pour lutter contre la dysphorie. Face à une personne trans qui exprime un sentiment de dysphorie physique, il est même assez mal venu d’affirmer qu’il « suffit de s’accepter tel qu’on est ». Le mouvement body positive peut faire beaucoup de bien aux personnes trans comme aux autres, notamment en affirmant la beauté des corps trans dans une société cisnormée, et en montrant la diversité des corps trans, en refusant de les astreindre à la recherche d’une norme de beauté « la plus cis possible ». Mais la dysphorie physique de genre ne peut être résolue par ce seul moyen, et il est plus sain de rediriger son « body positivisme » vers la célébration des corps des personnes trans plutôt que de s’en servir pour freiner l’accès de celles-ci à une transition.

Evidemment, cela est valable aussi dans l’autre sens : si, par exemple, un homme trans ne ressent pas de dysphorie envers sa poitrine et ne souhaite pas d’opération du torse, il faut éviter de lui faire ressentir qu’on considère cela comme une bizarrerie…

4. Seules les personnes trans « binaires » connaissent la dysphorie

Les personnes non-binaires peuvent, tout comme les femmes et hommes trans, ressentir de la dysphorie physique ou sociale – eh oui, même s’il est plus difficile de les faire rentrer dans les fameuses cases du premier paragraphe, et d’imaginer quel corps est « non-binaire » ! En vérité, un corps non-binaire, c’est un corps d’une personne dont le genre est non-binaire, et la définition s’arrête là. Les personnes non-binaires peuvent vouloir faire une transition physique, sociale, parfois perçues comme identiques à une transition « classique » (entre gros guillemets, cf les paragraphes précédents…) d’homme ou de femme trans.

Et voilà, c’est tout pour cet article ! J’espère que vous l’aurez trouvé intéressant, n’hésitez pas à ajouter d’autres clichés sur la dysphorie dans les commentaires !


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