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La fétichisation des personnes trans : différentes formes, même oppression

[TW : mention de termes transphobes, référence à la sexualité]

Aujourd’hui, j’aborde un sujet que beaucoup d’entre vous connaissent déjà (je l’espère de loin, mais pour certain.es sans doute de près également) : la fétichisation des personnes trans.

D’abord, la fétichisation, qu’est-ce que c’est ? Notre ami Larousse nous dit que c’est l’action « d’attribuer à quelqu’un, à quelque chose une existence ou un pouvoir quasi magique, [de] les respecter de façon excessive. » Malheureusement, dans ce cas précis, on oublie le « respect excessif », bien au contraire. La fétichisation des personnes trans se place plutôt sur le plan sexuel, sensuel ou celui de l’attirance de façon générale. Il y a fétichisation quand quelqu’un affirme être « très attiré.e » par [les trans] (souvent c’est un terme moins respectueux], sur le plan sexuel, réduisant ainsi les corps trans à un objet d’excitation tout en supposant une uniformité de ces corps bien évidemment peu réaliste.

La fétichisation des personnes trans pose problème car elle ramène encore une fois la question de la transidentité à la sexualité ou aux organes génitaux, comme quand on nous pose la fameuse question « alors, est-ce que tu as eu l’opération ? ».

De plus, cette fétichisation sert souvent d’excuse, de pseudo garantie de non-transphobie. « Je n’ai rien contre les personnes trans », affirme le n-ième homme cis nous ayant posé des questions dérangeantes via la messagerie d’une appli de rencontre, « d’ailleurs mon tag préféré pour le porno c’est shemale ». Dommage que cela ne garantisse pas aussi un respect de nos vies privées, une implication dans la lutte pour nos droits ou une protection contre les agressions physiques et verbales.

La fétichisation la plus classique consiste donc en la sexualisation des corps trans avec notamment l’utilisation des termes shemale et cuntboy qui désignent respectivement une femme trans (sous-entendu : avec un pénis, puisque c’est apparemment là l’objet du fantasme) et un homme trans (idem, avec une vulve).

Mais il existe d’autres formes de fétichisation des personnes trans, plus insidieuses, moins sexuelles. Elles peuvent être difficiles à remarquer mais n’en sont pas moins là. On commence par voir un selfie d’homme trans sur lequel tous les commentaires le qualifie « d’adorable » ou de « mignon ». Ou une photo de femme trans où les réactions tournent globalement autour de : « je suis sûr que tu es tellement musclée que tu pourrais m’écraser entre tes bras », « j’ai toujours rêvé d’avoir une copine plus baraquée que moi », etc. Et puis on se rend compte que c’est en fait systématique. Les hommes trans n’ont apparemment pas le droit d’avoir des compliments classiquement dirigés vers les hommes, de se sentir sexy ou attirant. Ils sont mignons. Les femmes trans ne peuvent pas juste être belles, apparemment elles doivent forcément être fortes ou musclées ou dominantes. Les clichés associés au féminin ou au masculin se retrouvent projetés sur les personnes trans en « correspondant » à leur assignation de naissance au lieu de leur genre réel. Au final, cela revient à dire que les personnes trans n’ont pas accès aux même compliments que les personnes cis – tout doit toujours être ramené à leur transidentité.

Il n’y a pas vraiment de conclusion à cet article. Juste une volonté de faire passez le mot, d’affirmer que la fétichisation des personnes trans est, sous toutes ses formes, un fléau à combattre – et un espoir que nous serons de plus en plus nombreux à nous y opposer.


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2 réflexions au sujet de “La fétichisation des personnes trans : différentes formes, même oppression”

  1. En effet, les personne trans n’ont pas toutes les mêmes formes de d’opression.

    Ouiiii , pour la première parties ils sont trop chian !!!!! ils nous ramènent toujours à nos organes génitaux.

    Parcontre.

    J’avoue que en tant que personne transfeminine ( pas transfemme), j’ai personnellement pas encore vécu des commentaires types  » tu est forte/ autre « . et de parler à propos de mes capacité physique ( en dehors de ma flexibilité, mais c’est normal, je le montre et c’est plutot vu comme un attrait feminin ).
    Cependant, j’ai eu le droit à une autre type de remarque. Supposé que parceque je transitionne, J’ai du coup l’envie absolu de me taper toutes les opressions faites au femmes.
    type  » Salut petite soumise t’es trop belle je veux te .. ( On se connait pas au préalable » ) et en pensant derrière se prendre une réponse différente et positive dût au fait de ma transidentité ( comme si c’étais mon kink et non mon identité )

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  2. Merci pour cette réflexion.
    Je ne suis pas trans, je suis gay cisgenre.
    Il m’arrive de me sentir attiré par des hommes transgenres pas parce qu’ils sont transgenres mais parce que je les trouve beau physiquement et je les perçois comme des hommes cisgenre et étant homosexuel je suis tout simplement attiré par toutes personnes appartenant au genre masculin.

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